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Cécile Pasquier
Née le 29 / 11 / 1980 à Belfort
Vit et travaille à Auxerre
Diplômée des Beaux-Arts de Montpellier en 2004 (DNSEP)
Quelques dates :
• 2003 : Exposition collective : « Follow me i’m Lost » - La Chapelle Saint Jacques - Saint Gaudens (« Sans titre » - installation vidéo)
• 2006 : Exposition collective « La Visite » - Fondation Zervos - Vézelay (« Mr Menton » - installation vidéo)
• 2006-aujourd'hui : Graphiste free-lance
• 2017 : reprise du dessin
• Avril 2019 : Exposition personnelle « Dessins » - Galerie de la place - Auxerre
• Mai 2019 : Exposition personnelle « Légendes » - Espace culturel de Gurgy
• Septembre 2020 : Exposition collective « Métiers d’art et architecture »- L'atelier galerie - Toucy
Si mes souvenirs sont fiables, j’affirme avoir toujours dessiné. Au Lycée, bien que n’assistant pas au cours d’Arts plastiques, je restais curieuse de son déroulé. Un jour, François D, en réponse à l’intitulé : « figure de l’absence », a séché. C’était en 1997, et ce fut pour moi une révélation. J’ai décidé, après le bac, de me présenter aux Beaux Arts.
C’est en troisième année que mon travail prit forme. Je fus saisie par l’oeuvre « one and three chairs », de Joseph Kosuth. J’identifiais les strates que cette pièce soulevait, mais mon incapacité à les exprimer me ramenait à l’oeuvre elle-même, indubitablement plus explicite. Je cherchai par la suite à schématiser mes pensées en les réduisant à des notions organisées avec logique. Je me suis concentrée sur les rapports entre nomination signification et symbolisme, sur la tautologie, afin de mettre en lien ce qui est montré et ce qui est dit, de superposer l’un et l’autre pour créer une troisième lecture. Inspirée par l’Oulipo, j’ai utilisé les mots tant pour leur graphie que pour leur sens. Mes pièces ont pris la forme de jeux, de rébus, dont le cartel révélait la solution. Ainsi, je posais une lecture d’entrée, et une autre de sortie, avec, entre les deux, la même temporalité qu’il ne faut à une farce pour faire sens. Je rédigeai aussi un dictionnaire de 404 calembours, puis me lançai dans un manifeste personnel solitaire et inachevé sur « l’art vain ». Je désirais partager des pièces accessibles, pour un large public, en passant par la plaisanterie. Après mon diplôme, malgré les encouragements de mes professeurs à poursuivre, je mis un terme à ma production.
Je me suis orientée vers le graphisme, toujours portée par l’envie de conceptualiser un propos et de le transcrire en images. J’ai mené en parallèle des projets d’écriture, et de musique, sans chercher à les diffuser. J’ai créé un répertoire virtuel de théories arbitraires construites sur la base de définitions wikipedia dont j’ai perdu toutes les données. J’ai élaboré des carnets de voyage à distance sur Uummannaq , et la mystérieuse Balousie.
Puis j’ai eu un enfant. Son existence a modifié mon rythme de travail, et mon support d’expression. J’ai compartimenté mon temps, et j’ai voulu rendre compte de cette répartition, comme une musicalité nouvelle. C’est ainsi que j’ai élaboré mes dessins, paysages composés de strates et de motifs, témoignant de ma liberté séquencée dans le temps. Elaborés à partir de la contrainte, ils expriment in fine l’amplitude. À ces paysages qui tentent de sortir du support, j’appose des cartels qui leur fixent une histoire insolite. L’action de l’un sur l’autre redimensionne le dessin, et ouvre, ici encore, sur une troisième lecture.
Cette volonté de déployer mes paysages m’a conduite à repenser leur support, et m’affranchir du format. Cela m’a mené au décor mural et plus précisément au papier peint. C’est ainsi que j’ai créé ma marque : Cilé. Répartis en trois collections, mes modèles se composent de motifs complexes empruntés à mes paysages dessinés.
Dans tout ce qui constitue mon travail, il y a une démarche commune, mon travail d’artiste, de graphiste, se confondent parfois et s’alimentent. Mes recherches sont une des composantes de mon équilibre. L’équilibre étant toujours redéfini, c’est cette quête que rien ne peut satisfaire, qui en insuffle sans cesse l’élan.